L’église Saint-Pierre de Trinquetaille est un édifice de l’époque de la Reconstruction, après la Seconde Guerre mondiale. En effet, l’église paroissiale d’origine, qui avait été avant la Révolution l’église du couvent des Capucins (début XVIIIe siècle), fut en partie détruite lors des bombardements alliés de l’été 1944 ainsi qu’une partie importante du quartier de Trinquetaille, sur la rive droite du Rhône.
Contrairement à l’église Saint-Julien (qui elle était classée Monument historique), elle ne fut pas reconstruite et fut rasée.
La nouvelle église fut le point d’orgue du nouveau quartier reconstruit par l’architecte Pierre Vago qui s’intéressait particulièrement à l’architecture religieuse. L’initiative de l’opération est due à la coopérative La Renaissance des clochers, qui s’occupa de la reconstruction d’églises et d’édifices religieux endommagés ou détruits pendant la guerre.
Le projet de la nouvelle église fut adopté en mars 1952, la première pierre posée le 2 juin de la même année. L’église fut consacrée en décembre 1953.
L’église est décalée à l’est par rapport à l’ancienne église et a changé d’orientation (de nord/sud à est/ouest). Sa position a déterminé celle des immeubles de la place, qu’elle ferme au nord.
L’église a une allure très moderne, avec ses grandes surfaces planes, ses arêtes vives. C’est un ensemble complet qui comprend un clocher-campanile de 24 mètres de haut séparé du corps de l’église, un presbytère et un autel extérieur pour les cérémonies en plein air. La façade principale présente un portique qui sert de narthex. L’église elle-même, qui a une forme de trapèze, contient un baptistère, une chapelle latérale dédiée à la Vierge, une sacristie et, en sous-sol, des salles paroissiales. À l’arrière se trouve une tribune.
La nef est éclairée par de grandes verrières et 22 petites fenêtres verticales dont les vitraux ont été créés en 1953 par Alfred Manessier alors que ceux du baptistère sont de Jean-Luc Perrot.
L’église, aujourd’hui, a gardé presque complètement son intérieur des années 1955-60. L’autel et le confessionnal ont été conçus par Vago. Le chœur est orné par un grand crucifix sculpté par Albert Dubos. Le chemin de croix a été dessiné en 1956 par Michel Devèze, un Arlésien.
Cette église moderne est restée entièrement telle qu’elle a été conçue et décorée. Elle est vraiment le témoignage d’une époque.
L’église Saint-Pierre de Trinquetaille a obtenu le Label Patrimoine XXe en 2010.